70 ème anniversaire de la libération des camps de la mort
Une des oeuvres de Francine Mayron exposée à Saint-Mandé
Une cérémonie a réuni quelques 150 à 200 personnes à la Mairie de Saint-Mandé le 14 avril dernier. Il faut bien l’avouer, c’est peu eu égard aux personnalités présentes et à l’importance de l’événement.
Heureusement, les œuvres de Francine Mayron, psychiatre et d’autres personnalités témoigneront encore quelques jours de cet événement. Ce jour-là, une voix s’est élevée pour témoigner, pour nous conter le quotidien à l’intérieur de son camp et l’histoire de l’avion sans hélice qui aurait survolé le camp. L’avion n’a peut-être jamais existé mais il a mobilisé l’esprit anéanti de ce déporté et de ses compagnons et leur a permis de tenir encore et encore ?...
Primo Levi qui s’interrogeait lors de son arrivée à Auschwitz, s’entendit répondre : « Il n’ y a pas de pourquoi ».
En effet, il n’y a pas de pourquoi au génocide des 6 millions de Juifs et 220 000 Tziganes. Il n’y a pas de pourquoi au génocide des 1,8 million d’Arméniens, Assyro-Chaldéens et Syriaques. Il n’y a pas de pourquoi aux massacres des Bosniaques, des Tutsis, des Hutus du Burundi, des Kurdes d’Irak, des peuples du Darfour, des Hereros d’Afrique du sud par l’armée allemande, des Indiens Haché du Paraguay, des Indiens Mayas du Guatemala et aux génocides qu’on peut redouter dans l’avenir.
Mais il y a eu un pourquoi à l’arrestation le 22 juillet 1944 des 20 fillettes de la Maison de la rue Granville à Saint-Mandé. Il y a eu Aloïs Bruner qui serait mort à Damas sans jamais avoir été jugé.
Il n’y a pas de pourquoi à l’absence de Justes ce jour-là, ces Français-là qui ont eux, sauvé l’honneur de la France, le pays des Lumières, en sauvant des juifs. Leurs noms inscrits sur le mur du jardin de Yad Vashem à Jérusalem sont là, à jamais, pour ébranler les bonnes consciences qui n’ont pas agi ce jour-là.
Mais heureusement, il y eut à Saint-Mandé des héros, comme Germaine Tillion, la famille Moët, Roger Fayard… A nous de transmettre le pourquoi de leur conduite. C’est tout le sens de cet anniversaire.
Jean-Patrick Bénigni